Blog littéraire, artistique de Pascal Lamachère

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vendredi, juillet 12 2013

Explorations poétiques de l'être


L’être ailleurs

Ins­piré par : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2013/02/le-monde-vir­tuel/

L’être ailleurs, navi­gue, écla­boussé par les embruns de l’océan des rêveurs…
Une pierre, un pay­sage, une nature, loin de la cité aux feux caden­cés où des pas de loups façon­nent le ter­rain…
Un reflet, un hori­zon, un voyage vers l’impal­pa­ble, l’inconnu, l’impré­vi­si­ble, où se côtoient les astres mor­do­rés et les mor­su­res de la glace…

Un hiver, une nuit, dans le cime­tière des esprits, il glissa à vue. Il allait entre cha­vire et vogue au large de la galère ter­res­tre.
En cause, deux ques­tions lan­ci­nan­tes que posait le sphinx de la brume : Quel feu suis-je ? Quel feu es-tu ?
S’il trou­vait la réponse, l’être ailleurs pour­rait pour­sui­vre vers la clai­rière des for­mes vivan­tes…

« Le feu charme, corps en transe,
Le feu danse, bois cha­vi­rent,
Le feu brûle, let­tres de cen­dres,
Le feu étoilé, dou­ble mesure, enfants joueurs,
Le feu joueur, les joues éti­rées en cou­leur,
Le feu ato­mise, matière désar­ti­cu­lée…

Tu es le feu éter­nel, qui jamais ne s’éteint, jamais ne brûle, éclaire la nuit et le jour sans jamais briller, l’étin­celle d’un autre feu, peut-être du mien.
Je suis le feu qui peut réu­nir des feux, qui jamais ne brûle, éclaire la nuit et le jour sans jamais éclai­rer les pay­sa­ges mais je peux peut-être me con­su­mer ! »

L’être ailleurs n’eut d’écho à ce qu’il venait d’expri­mer, si ce n’est qu’il reprit le cours de la glis­sade et s’échoua sur la terre embau­mée. Un peu écor­ché, il se releva et pour­sui­vit.

Un hiver, une nuit…

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Êtres aimants

Ins­piré par : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2013/07/tout-est-a-recom­men­cer/

Sur la pla­nète Dé Sisy­phe, dans l’antre des astres, après avoir fran­chi le seuil, dans une sorte de cou­loir don­nant sur une immense cavité, une mage gar­dienne expli­qua à un ermite sa fonc­tion dans le grand manège.
 
La mage : « Cha­que nuit, notre lune se trans­forme en arai­gnée, des­cend par la grande ouver­ture tout, tout en haut, dans la salle cen­trale, au-des­sus du petit lac d’eau, là-bas ! Vous voyez le fai­ble filet de lumière ? »

L’ermite fit oui de la tête, fas­ciné par le spec­ta­cle qui se dérou­lait devant ses yeux, près de la berge oppo­sée : un corps de lumière pure en train de dan­ser, tout en agi­tant autour de lui des lames de feu, cou­pant au pas­sage des fils qu’il dis­tin­guait à peine.

La mage : « Elle tisse une toile pour y dépo­ser ses der­niè­res lar­mes à l’aube, après avoir recueilli les pre­miè­res du feu suprême, la source de tout souf­fle et de toute magie ici, même de celle de l’ombre. »

L’ermite : « Je… C’est lui, là-bas ? S’il se mani­feste ainsi, tou­jours ici, il ne ris­que pas d’être cap­turé ? Et com­ment fait-il pour en même temps éclai­rer ailleurs ? Et pour­quoi sem­ble-t-il cou­per la toile ? »

La mage : « Lon­gue his­toire… Pour vous la faire courte… Deux aimants, au début des temps, dans l’ère du néant des incar­nés ; Romero de la famille des âmes de feu, et Juli­nette de celle des divi­ni­tés des dimen­sions, des for­mes. Deux famil­les enne­mies, des pou­voirs com­plé­men­tai­res et anta­go­nis­tes. Les deux avaient trouvé la voie de l’équi­li­bre, mais lors­que leur des­sein a été décou­vert, ils ont été mau­dits par le con­seil de leur famille res­pec­tive. Du moins, ils l’auraient été tota­le­ment, si la source du grand tout, le cou­ple des for­ces ori­gi­nel­les, n’avait insuf­flé de la clé­mence dans l’ire. C’est ainsi qu’un jour, quel­ques temps après le com­men­ce­ment des temps, dans la for­ma­tion de l’uni­vers incarné, la pro­jec­tion des élé­ments, Romero devint la source de notre astre de vie, soli­taire, et Juli­nette notre lune, con­dam­née à ne pou­voir pro­fi­ter que du reflet, ou pres­que… »

L’ermite : « Oh, c’est de là d’où est tiré le conte pour pre­miers mages ? »

La mage : « Tout à fait ! »

L’ermite : « Merci pour votre his­toire, mais cela ne répond pas vrai­ment à mes ques­tions ! »

La mage : « Je vais y venir… »

Alors que la mage et l’ermite s’étaient rap­pro­chés de l’eau, que le corps de lumière n’était plus très loin, il devint tout à coup éva­nes­cent, jusqu’à lais­ser place à la nuit quel­ques bat­te­ments plus tard, et d’étran­ges per­les phos­pho­res­cen­tes à terre, là où il s’était tenu avant de dis­pa­raî­tre. L’ermite, trou­blé par l’air étrange qu’il avait sem­blé voir se des­si­ner sur le visage de Romero au moment fati­di­que, n’y prêta pas trop atten­tion, se posa à terre, la tête levée en direc­tion de l’ouver­ture d’où l’arai­gnée devait appa­raî­tre.

La mage : « Nous y voilà ! »

La mage se mit dans une pos­ture de com­bat, sor­tit un bâton de sa man­che lon­gue, et fit face à une nuée de chau­ves-sou­ris qui sem­blè­rent être appa­rues de nulle part et cher­cher à attra­per les per­les. Elle réus­sit à repous­ser tou­tes cel­les qui s’appro­chaient de trop près, sous le regard admi­ra­tif de l’ermite qui avait détourné sa mire. Les autres pour­sui­vi­rent leur che­min vers un cou­loir sur le côté droit.

La mage : « C’est ce que vous devrez faire les jours pro­chains, pen­dant mon absence ! »

L’ermite : « Il fau­dra que vous m’expli­quiez aussi le pour­quoi du com­ment ! »

La mage : « Je suis cer­taine que vous pou­vez com­pren­dre par vous-même ! »

L’ermite : « Vous me sures­ti­mez peut-être ? Mais expli­quez-moi quand même, au cas-où ! Je ne vois pas la logi­que, la rai­son… »

La mage : « Ah ! La rai­son… Tout ceci néces­site de l’intui­tion… Du moins, d’être à l’écoute de cer­tains sens ! Gar­der cette grotte sacrée, être le témoin de la danse entre deux sor­tes de divi­ni­tés dis­tan­tes comme si elles étaient pro­ches, recom­men­cer cha­que cycle avec la même éphé­mé­rité tout en le vivant comme si c’était éter­nel… apprend beau­coup sur l’impor­tance de l’ins­tant, sur ce que l’on déroule pour se for­ger sans s’arrê­ter figé à l’inté­rieur de l’antre des regrets. Vous ver­rez ! »

L’ermite, les yeux levés vers l’arai­gnée qui était apparu et com­men­çait à des­cen­dre vers le cen­tre: « Oh, ça, je pense l’avoir déjà vu, mais peut-être pas suf­fi­sam­ment pour l’inté­grer, l’appli­quer… »

La mage : « Qu’avez-vous res­senti juste avant d’entrer ici ? »

L’ermite : « Une sen­sa­tion étrange. Joie et tris­tesse mêlées, mais sur­tout des efflu­ves d’un je ne sais quoi d’auguste à pro­té­ger de tout l’être. Un je ne sais quoi qui est peut-être l’essence du ciel, de la vie ? Plus impor­tant que les mots pour le nom­mer : le lien qui nous y relie ? Plus impor­tant que le dire : ce qu’il y a au-delà de son reflet, ce qui le fait naî­tre et mou­rir, comme un fil soudé ? »

La mage : « Cela ne devrait-il pas vous suf­fire ? »

L’ermite : « Pour l’action, oui, mais pour ma curio­sité… »

La mage com­mença son expli­ca­tion, pen­dant que l’arai­gnée aux yeux de crois­sants de lune entama le retis­sage de sa toile, en com­men­çant par le bas de la grotte, à l’opposé, après avoir bas­culé d’avant en arrière de sorte à pou­voir à se lâcher au-des­sus du rivage : « Bien, alors, euh, vous vous deman­diez pour les ris­ques. Lui, impos­si­ble qu’il soit cap­turé. Il n’y a que la magie pour l’attein­dre, et aucun mage, aussi téné­breux soit-il, n’y aurait inté­rêt, ne pour­rait s’en ser­vir à ses pro­pres fins, et même un mage vou­lant taire toute magie, ne le pour­rait. Tout au plus l’affai­blir un peu après avoir rejoint les désin­car­nés. Il ne craint rien…

Si notre astre de feu et la lune peu­vent pren­dre forme sans dis­pa­raî­tre du ciel, c’est tout sim­ple­ment que c’est un peu comme si c’était leur anima. Et par con­tre, elle, ses yeux vont jusqu’à reflé­ter comme on la voit dans le ciel, et elle pour­rait être tuée. Enfin, son corps. Son anima serait alors errante dans l’air jusqu’à la fin des temps, sans plus pou­voir sen­tir la pré­sence de l’autre, sans pou­voir se rac­cro­cher à une forme incar­née.

Elle tisse une toile de fils lunai­res pour qu’il puisse s’en vêtir, la sen­tir près de lui. Ce que vous aviez vu, était une forme de récolte. Encore que, nous ne som­mes pas cer­tain de ce fait. Par con­tre, nous savons qu’il n’y a que des fils frais d’une nuit qui peu­vent recueillir leurs sali­nes sacrées. Ils y pui­sent de quoi con­ti­nuer à se recréer dans un cycle voué à se répé­ter, une façon d’être maî­tre du des­tin tracé. Un peu comme l’arai­gnée pen­due qui fait bas­cu­ler ce qui la lie au ciel, d’un bord à l’autre. »

L’ermite : « Et pour les per­les phos­pho­res­cen­tes et les chau­ves-sou­ris ? »

La mage : « Je vous racon­te­rai ça une autre fois. Bien que vous devriez avoir com­pris ! Si non, l’impor­tant, juste à com­pren­dre que vous aurez à les écar­ter, en sui­vant votre ins­tinct ! Si vous vou­lez regar­der un peu encore le tis­sage, sen­tir le sens, je vous laisse, je vous attends dehors ! »

L’ermite : « Vous ne comp­tez pas la pro­té­ger ? Oh, la grotte est pro­té­gée ? C’est juste le soir et le matin, aux alen­tours du cré­pus­cule et de l’aube, qu’il y a ris­que ? »

La mage opina et laissa l’ermite médi­ter sur cet ouvrage recom­mencé cha­que jour.

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Voie d’être

Ins­piré par Les enne­mis jurés http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2013/05/les-enne­mis-jures/
et Com­mis­sion men­son­gère http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2013/05/com­mis­sion-men­son­gere/
(un peu aussi de l’esprit : Les pau­vres http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2013/05/les-pau­vres/
et La garde à vue http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2013/05/lagarde-a-vue/ )

Cha­que jour que le grand mys­tère incarné fait,
A tra­vers la danse des astres,
L’être qui ouvre les yeux s’en va dévoi­ler
L’ombre immo­bile de l’âtre.

A tra­vers la danse des astres,
La vérité du che­min de l’uni­vers se décou­vre
Telle une forme à mode­ler que la lumière couve
Au-delà des coins de l’igno­rance faste.

L’être qui ouvre les yeux s’en va dévoi­ler
L’essence de la pous­sière et du vide qui ne se démonte,
Des ato­mes que des ficel­les veu­lent entre­cho­quer,
Récu­pé­rer et façon­ner ce qui pré­juge et compte.

L’ombre immo­bile de l’âtre
Devient éva­nes­cente lors­que l’âme s’aven­ture,
Ouverte à la vie, che­vau­che au cœur du verbe mûr,
A l’essen­tiel du lien, fi des céras­tes.

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Sur le che­min

Ins­piré par : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2013/05/swim­ming-with-sharks/

Sur le che­min de la ronde, que tous tra­ver­sons,
Petits et grands, sim­ples et tyrans,
Il existe une val­lée de brai­ses, de gla­ces,
Et dans cette val­lée, un abîme sous un fin pont.
Un jour ou l’autre, vient le temps,
Quel­ques pas, et l’être y fait face :
Un tré­sor se dresse à l’hori­zon,
Une source d’argent ou d’éther, c’est selon.

Celui qui décide de ten­ter la tra­ver­sée,
Sans le res­pect du mys­tère, de l’alté­rité,
Affronte l’impré­vi­si­ble qu’il ne peut domp­ter,
Et s’il cher­che à le rai­son­ner à tout prix,
Et s’il ne prend garde, à se croire déjà dans la “Vérité”,
Prêt à ten­ter ou à créer le dan­ger,
Pen­sant qu’est ainsi pro­té­gée sa “Vie”
Ou que quelle que soit l’issue
Il y trou­vera une ouver­ture vers un para­dis,
Il ris­que bien plus que des lam­beaux
Dans le piège ainsi tendu,
A la mesure de l’illu­sion ou de l’aspi­ra­tion :

L’être peut en per­dre le che­min de la mai­son,
Effi­lo­cher son lien à la créa­tion,
Réa­li­ser l’inverse de son sou­hait de fond
Et / ou se noyer, qu’un temps ? , dans les crocs longs.

(Pour être cer­tain d’arri­ver au bout,
Une recette impa­ra­ble : met­tez-vous à l’écoute du grand tout,
Lais­sez-le venir à vous, et peut-être que : http://www.you­tube.com/watch?v=zkUT2GXC9hc )

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Ins­piré par :


http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2013/07/fai­tes-moi-la-grace/

Ô flamme du coeur, che­min et source du ciel,
telle l’épée for­gée dans les batailles,
le cours et le cou­rant, le vide et la rocaille,
pur­gés pour tou­cher et embras(s)er sub­stan­tiel,

Qu’au jour où les vagues du temps s’échouent
sur les rives de ton éter­nité,
le sort du mor­tel soit doux

Que l’ouver­ture de ton miroir sans reflet (*)
et sur ton âtre vigou­reux (*)
accueille et passe les rayons du radieux

Que sur la table, l’offrande con­som­mée
soit sur la voie de la der­nière pro­phé­tie
faite à un Nabucco assagi

Ô cœur de flamme, ombre et lumière du ciel,
vive dans la danse des astres la joie,
la paix même dans l’affron­te­ment tor­ren­tiel,
et que le malin s’avoue devant ta loi.

(* Per­sonne n’ignore qu’il y a deux entrées par où les opi­nions sont reçues dans l’âme,
qui sont ses deux prin­ci­pa­les puis­san­ces, l’enten­de­ment et la volonté.
- Blaise Pas­cal)

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L’éter­nel retour

Ins­piré par :


http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2013/06/les-trois-pro­phe­ties/


« Il est un temps fis­si­ble,
Il est un temps invin­ci­ble »

Une créa­ture mar­che sur les sen­tiers froids et humi­des d’un cime­tière, sur une col­line. Dans le ciel, un océan de nuit peu­plé d’une myriade de fleurs de feu. En bas, le vil­lage de son enfance. Au som­met, un indi­ci­ble brouillard dis­si­mu­lant mal une tour.
 
Dans le cime­tière, à cha­que croi­sée, elle, il tombe sur des ombres qui s’agi­tent tout autour de lui, sem­blant prê­tes à vou­loir le dévo­rer. Les pre­miè­res fois, il subit la peur qu’elles lui ins­pi­rent, sans cher­cher à se défen­dre, con­tour­nant fina­le­ment par un che­min de tra­verse. Mais au bout d’un moment, à force de détours, il finit par se retrou­ver à son point de départ. Sou­hai­tant pour­sui­vre son che­min, il se décide à en affron­ter… pour ne rien faire, si ce n’est accep­ter le sort qu’elles lui réser­vent.

Leur fai­sant face, immo­bile, après un assaut d’ombres qui se com­por­tent tel­les celle d’un feu cher­chant à ren­trer dans les flam­mes, elles se trans­for­ment en pierre de néant, col­lées sur son dos. Se sen­tant plus léger, bien que plus lourd à l’exté­rieur, il con­ti­nue alors, croi­sées après croi­sées, jusqu’à la sor­tie. Il se retrouve prêt à faire quel­ques bonds de géant, avec une bosse sur le dos.

Plus loin, en mon­tant, il se retrouve face à une fosse rem­plie d’une eau lumi­neuse. Sûr de lui, il s’y pen­che, y plonge ses jam­bes, et finit par se rou­ler dedans, de sorte qu’une fois sor­tie, à l’air obs­cure, il se retrouve avec une bosse fluo­res­cente, ayant dou­blée de volume.

Les pre­miers pas sui­vant, la créa­ture a une impres­sion d’eupho­rie. Sou­dain, un orage gronde, et quel­ques gout­tes de pluie devien­nent, à ses sens, tem­pête. Au point qu’avant le som­met, elle, il finisse à genoux, mains à terre, à bout de souf­fle. Il reste ainsi quel­ques temps, puis s’allonge sur le dos.

« Il est un temps fria­ble,
Il est un temps bâtis­sa­ble »

Une créa­ture se repose sur les sen­tiers abys­saux et mon­ta­gneux d’un cime­tière inté­rieur. Dans le ciel, tou­jours un océan de nuit peu­plé d’une myriade de fleurs de feu. En bas, le vil­lage peu­plé de ses fan­tô­mes. Au som­met, un pic qui se dresse fiè­re­ment, aux por­tes de l’essence ciel.

Dans le cime­tière, pen­dant que sa bosse se dis­sout, l’indi­ci­ble sem­ble vou­loir l’enve­lop­per. Pour le bien, pour le mal, elle, il ne sau­rait dire, tel­le­ment ses sens sont trou­blés. A mesure qu’il se laisse faire, ses pau­piè­res se font lour­des, et une autre étrange créa­ture, un dra­gon, appa­raît un peu plus loin. Il finit par rugir, rou­vrir les yeux, se remet­tre debout, cou­rir dans sa direc­tion, prêt à l’affron­ter. Mais un peu avant le choc, il change d’avis, puise au fond, tout au fond, et la créa­ture s’éva­nouit, et lui se retrouve allongé sur le dos, non loin du som­met de la col­line.

« Il est un temps de mort,
Il est un temps de renais­sance »

Une créa­ture s’appro­che d’une tour, entou­rée d’un brouillard en train de s’éva­po­rer. Dans le ciel, tou­jours un océan de nuit peu­plé d’une myriade de fleurs de feu. En bas, un autre temps. Non loin, un puits sans fond menant à…

A la sor­tie des sen­tiers per­dus, une créa­ture se dirige vers une porte. Elle, il se met à jouer, le coeur léger, prêt d’autres créa­tu­res bien­veillan­tes. Il ouvre alors la porte, se dirige vers le puits, et fait le voyage sans retour immé­diat, vers un nou­veau corps, la dimen­sion de l’incarné, sur la pla­nète terre.


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Si vous vou­lez décou­vrir d’autres créa­tions de “Per­sonne”, de l’actrice-artiste qui est aussi rédac­trice-plume-scé­na­riste, cf son site : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/

et sa nou­velle for­mule : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/page-a-gui­chet-ouvert/

Bon été !


jeudi, mars 21 2013

Bouteille à la mer - Il était deux fois la Révolution

/ JdP /PRES­CRIP­TEUR

Un être mar­chait en bord de mer, à l’heure de la nuit noire. La marée basse allu­mée par le voile de la pol­lu­tion lumi­neuse urbaine et par la dia­phane de l’uni­vers, sem­blait lui dévoi­ler un pay­sage apo­ca­lyp­ti­que. Il n’osa trop s’appro­cher de l’écume, bien que l’envie y était, lorsqu’un étrange éclat cylin­dri­que attira son atten­tion, un éclat de temps en temps recou­vert par les vagues, bou­geant un peu, pas tout à fait ancré dans le sable.

Il con­tem­pla l’objet quel­ques ins­tants, fas­ciné par ce qu’il décou­vrait, comme si il avait devant lui un tré­sor à la valeur indé­fi­nis­sa­ble : une bou­teille à la mer. Ces ins­tants pas­sés, il mit les pieds dans l’eau, la prit aux vagues qui sem­blaient vou­loir encore jouer avec, et s’en alla dans un lieu où il pour­rait lire la let­tre.



http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2013/03/deux-fois-la-revo­lu­tion/


Une fois fait, il remit la bou­teille à la mer, et en atten­dant de met­tre en appli­ca­tion ce qui y a été écrit, il laissa les muses ver­ser des gout­tes de leur essence à ses oreilles…

Bou­teille à la mer.

Bou­teille à la mer
Lan­cée par volonté de fer,
Che­min vers les autres,
Affron­tera remous qui sont nôtres.

Les pieds dans le sable,
Bou­teille à la mer,
Regard sur l’hori­zon clair,
Le coeur tou­che l’inef­fa­ble.

L’âme sent la terre,
Hume, s’en impré­gne,
Bou­teille à la mer
Sur vagues qui sai­gnent.

Des mots, souf­fles de vies
Cou­chés sur papier de l’ère
Lancé au des­tin, son alchi­mie,
Bou­teille à la mer.

Bou­teille à la mer…

Ne res­tera let­tre morte,
Même si mau­vais sort l’emporte,
Car l’élan ne se perd,
Car son feu ne peut s’étein­dre en mer

Telle une expi­ra­tion dans le vide,
Un baume sur la misère ter­res­tre,
Un pont vers l’inconnu, son être,
Une nappe phréa­ti­que en terre aride

Appelle à dépas­ser ce qui nous intox’,
Nos afflic­tions ; à sor­tir de notre box,
Réu­nir l’indi­ci­ble et le con­cret ;
A ne pas, par vue, se lais­ser décou­ra­ger

A ouvrir la porte à l’incer­ti­tude,
Faire front, être prêt à tou­jours révo­lu­tion­ner,
A affron­ter tout ce qui nous est rude,
A se lais­ser voguer sur ce qui nous est étoilé…


* Pour décou­vrir les der­niè­res per­les, les der­niers billets-vidéos de “Per­sonne”, du Jour­nal de Per­sonne, sui­vez la piste avec vidéo, texte et com­men­tai­res : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/cate­gory/jour­nal/
(et cli­quez sur les titres en rouge)
ou celle des vidéos : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/you­tube/

* Des “arti­cles”, tex­tes que j’ai scri­bouillés (à pro­pos de poli­ti­que, de régime ali­men­taire végé­ta­rien…) et que je vous invite à lire : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/cate­gory/pas­cal/

* Si vous vou­lez sou­te­nir l’ini­tia­tive « Coli­bris pour Gaza », cf : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2013/03/trois-pro­jets-pour-cette-annee-vin­cent-des­pres/

* Enfin, vous trou­ve­rez les der­niers arti­cles (his­toi­res enga­gées, points de vue poli­ti­que…) qu’elle a publiés, en plus des “billets vidéos”, depuis la page d’accueil et en remon­tant via “2, 3…” en bas de page : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com

mardi, décembre 25 2012

Contes - Histoire de fausse démocratie et de Noël


Ely­séen et la rose


Ins­piré par : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2012/12/andouille-quitte-gri­bouille/

Il était une fois un jar­di­nier pas comme les autres, s’occu­pant d’une flore pas comme les autres…

Ely­séen, le jar­di­nier, venait matin et soir bichon­ner la ver­dure de son immense serre bap­ti­sée Démo­cra­ne­rie. Il arro­sait cha­que par­celle avec un liquide argenté, appor­tait du soin à toute la troupe ver­doyante, mais plus par­ti­cu­liè­re­ment à deux créa­tu­res qui avaient les faveurs de la gale­rie : une rose rouge et un chêne. Pas des que l’on trouve par­tout ! Non ! Des qui par­lent ! Enfin, qui émet­tent des sons ! Il n’y avait que quel­ques spé­cia­lis­tes qui arri­vaient à tra­duire leur lan­gage, du moins, le pré­ten­daient-ils ! Per­sonne ne pou­vait véri­fier…

La rose était res­plen­dis­sante, ses péta­les sem­bla­bles à la soie émet­taient une douce lumière rosée qui tou­chait le cœur de nom­breux visi­teurs, qui ne ces­saient de l’admi­rer. Elle ins­pi­rait à par­ta­ger, du moins en appa­rence : cer­tains se dis­pu­taient la place où ses crins rosés étaient le plus effi­ca­ces.

Le chêne était majes­tueux, ses bran­ches, ses feuilles sem­blaient inal­té­ra­bles, la cime ren­voyait une lumière bleue d’un côté et rouge légè­re­ment rosé de l’autre. Il ins­pi­rait la viri­lité, la vigueur, les esprits guer­riers, du moins en appa­rence : comme pour la rose, cer­tains se dis­pu­taient une place, celle où les rayons con­ver­geaient, mais c’était plus des cha­maille­ries d’enfants jouant dans un bac à sable.

Cer­tains sem­blaient jon­gler entre plu­sieurs, aller d’un groupe à l’autre. Il com­pre­nait ces der­niers, car pour lui, toute la flore avait son charme.

Ely­séen n’avait pas pris une ride. Il lui sem­blait tra­vailler ici depuis tou­jours. Il pen­sait faire ce qu’il fal­lait, il y met­tait tout son amour, même s’il se ren­dait compte qu’il deve­nait de plus en plus dif­fi­cile de bien pren­dre soin de la vie de sa serre, quand les grou­pes qui s’étaient for­més autour d’une créa­ture végé­tale ou une autre, se dis­pu­taient en leur sein et con­tre les autres. Les plus gros­ses affluen­ces, les plus gros­ses dis­pu­tes reve­naient par période cycli­que : tous les 5 ans, depuis un cer­tain temps, où tout le peu­ple de France devait élire sa créa­ture pré­fé­rée, et lui don­ner ainsi à elle et son groupe de fans de le diri­ger à la baguette.

Ely­séen pen­sait faire ce qu’il fal­lait, mais il se ren­dit à l’évi­dence, un jour, qu’il n’y était pas, qu’il s’était trompé… C’était un de ces jours à met­tre un Cyrano dehors… pfiout… Envolé le long nez, les tira­des, le cœur enivré… Il avait boudé la rose et choi­sit le chêne au der­nier con­cours, chêne qui avait perdu l’affec­tion de la majo­rité des élec­teurs. Grand mal lui en a pris ? Que nenni. C’est un pic, c’est un cap… c’est un tsu­nami qui a tout ren­versé la pénin­sule. Même la vic­toire, l’élec­tion du grand arbre pour le cycle en cours n’aurait peut-être pas pu rete­nir le grand gaillard. C’est du moins la réflexion que s’était faite le jar­di­nier en allant s’occu­per de la rose…

Ce jour où il se ren­dit compte à quel point il s’était trompé, Ely­séen eut l’impres­sion de tout redé­cou­vrir… En trou­vant la rose à l’ago­nie, n’émet­tant plus de lumière, se trou­vant main­te­nant dans l’ombre du chêne, toute flé­trie, il creusa un peu à côté, pour aérer les raci­nes… et tomba sur une racine du chêne… Il alla ailleurs, près d’un autre végé­tal… Même chose. Il com­prit que si cha­que créa­ture sem­blait avoir sa pro­pre âme, sa pro­pre vie, elles étaient tou­tes liées aux autres d’une manière ou d’une autre, par les ombres mélan­gées et/ou les raci­nes.

Ely­séen retourna près de la rose… Pour la pre­mière fois, il lui sem­bla com­pren­dre ce qu’elle disait, écouta ses der­niè­res volon­tés émi­ses d’une voix cris­tal­line :

« Cueille-moi, déli­ca­te­ment,
Offre-moi à une ménes­trelle
Qui a vu venir le déclin de mes frê­les.
Tu la recon­naî­tras aisé­ment,
Elle ne res­sem­ble à per­sonne,
Racon­tera mon his­toire comme Per­sonne ! »

… Il se raconte sur les che­mins que la rose des­sé­chée a été vue dans la bou­che d’une grande artiste, gui­tare à la main, racon­tant son his­toire à quel­ques pri­vi­lé­giés…




La peur est une ordure


Ins­piré par :


http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2012/12/la-peur-noel/

Un matin de Noël, je m’appro­chais de l’âtre. Il ne res­tait que des brai­ses vives, suf­fi­sam­ment pour éclai­rer un peu la pièce ; dehors, il fai­sait som­bre, des nua­ges coton­neux se doraient la face lumi­neuse et nous lais­saient que l’ombre de leurs anges…

J’avais dans les bras une créa­ture ché­tive, l’incar­na­tion de peurs, et l’idée de la jeter sur les brai­ses, geste qui me sem­blait digne d’un cadeau d’anni­ver­saire et de Noël fait au coeur, dans l’espoir que la créa­ture enflam­mée ral­lume les brai­ses, fasse la flamme renaî­tre et illu­mi­ner de la sur­face de la peau aux tré­fonds de l’âme…

Arrivé tout prêt, dans l’ultime ins­tant, une autre étrange créa­ture se jeta sur moi, me fit tré­bu­cher et m’immo­bi­lisa, me téta­nisa sans me tou­cher. Elle me toisa un ins­tant, puis cra­cha un étrange liquide sur mon corps. Elle sem­blait prête à vou­loir me tuer, à me pous­ser dans les brai­ses pour me faire flam­mes…

Une amie arriva, tenta de chas­ser la créa­ture. Cette der­nière la repoussa d’abord, la fit s’asseoir, tenta de la ligo­ter. Mais l’amie n’avait pas dit son der­nier mot ! Elle lui donna un grand coup de pieds, puis un deuxième qui la désé­qui­li­bra pour de bon… Je pus de nou­veau bou­ger, me rele­ver, aider l’amie à immo­bi­li­ser la créa­ture, pour fina­le­ment la met­tre « au feu » avec la créa­ture ché­tive…

Et la flamme fut, et la lumière chaude enva­hit la pièce, accom­pa­gnée d’un souf­fle qui ouvrit la fenê­tre, gagna les nua­ges, et le soleil d’hiver se mit à tom­ber vers les chau­miè­res, vers nos têtes, vers la terre, incarné en peti­tes étoi­les gelées qui recou­vri­raient bien­tôt tout d’un man­teau imma­culé…

Ouvrez, ouvrez
la cage de silen­ces
aux mots dits…

Ouvrez, ouvrez
la cage de l’hors temps
à l’ins­tant éter­nel…

Ouvrez, ouvrez
la cage du gris
à la vie et ses cou­leurs…

Ouvrez, ouvrez
la cage d’une sagesse sans sage
aux sages de pas­sage…

Et rions, rions, brû­lons par le rire les peurs, les pho­bies, même les plus amphi­bies !
Et vivons, vivons, une autre ronde, une ouverte à la vie, où cha­que jour se fête, sans les bor­nes de l’inter­dit, sauf cel­les qui seront pesées, dis­cu­tées, vou­lues par le for inté­rieur ?!
Et rions, rions, sou­rions, sou­rions, aimons, aimons…

Joyeux Noël !

mardi, décembre 11 2012

Compilation de poèmes, textes


photo plume

Ci-après, des poè­mes, tex­tes, écrits ins­pi­rés par les / en “écho” aux / créa­tions de Per­sonne : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/

* * * *


Ins­piré par : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2012/12/maman-je-suis-tombe-du-camion/

- Dis, ton­ton, com­ment je suis né ?

- Eh bien, tu vois, ton papa et ta maman se sont un jour ren­con­trés, des étoi­les sont nées dans leurs yeux, puis un jour, une de ces étoi­les deve­nues filan­tes est pas­sée dans le ciel. Mais c’était pas une étoile filante comme les autres. Au lieu de juste pas­ser et repar­tir, elle est ren­trée dans notre atmo­sphère, et est allée dans le ven­tre de ta mère. Cette étoile filante, c’était toi !

- Et ça lui a fait mal ? Et y avait un peu de mau­vais avec cette filante qui est tombé à côté ? Parce qu’ils se dis­pu­tent de plus en plus sou­vent…

- Un peu au début, mais après elle et ton papa ont été tout con­tents. Ils se dis­pu­tent plus sou­vent ? Pour­quoi ? Je sais pas, quand on est adulte, on a appris beau­coup de mots pour se par­ler, mais des fois, on se com­prend de moins en moins, et puis… y a le quo­ti­dien, tout un tas de fac­teurs, c’est com­pli­qué…

- Vous seriez pas un peu com­pli­qués, vous les adul­tes ?

- Hu hu, peut-être !

- Et com­ment est né mon ami qui a deux papas ? Une étoile filante est tom­bée dans le ven­tre d’un des deux papas ?

- Heu… Tu veux pas plu­tôt que je te des­sine un mou­ton ?! Ou si tu veux, tu m’en des­si­nes un et tu m’expli­ques tout ce qui te passe par la tête ?!

- D’acc ! Je vais des­si­ner et racon­ter…

http://www.you­tube.com/watch?v=FrzN7­JV7Tx4

* * * * *

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Renais­sance

Ins­piré par :


http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2012/12/donne-moi-la-force/

Dans le silence mor­ti­fère
de l’alité,
Dans l’ombre
de la vie
qui à l’enfer met,
Se sonde la volonté…

Une fois de ses cen­dres renaît,
Il n’y a plus qu’à se bais­­ser,
Ramas­­ser le glaive maculé
du pur
Et se rele­­ver
con­tre l’infâme en colombe déguisé…

***

Je cher­che…

Sais-tu que l’espoir porté par le prin­temps
Ne peut durer quand les dégui­sés cou­lent sur le vert
Tels des avions qui ont fait plon­ger des tours face con­tre terre
Tels des men­son­ges média­ti­sés qui font se déchaî­ner les élé­ments

J’effleure…

A tra­vers les rideaux s’anime l’air du Temps
Sais-tu que nos jeux d’été se nour­ris­sent d’aimants
On ne devrait gar­der la tête dans les ora­ges fice­lés
On ne devrait lais­ser les sol­dats d’airain aux cimes déga­gées

Je tou­che…

Les feuilles ensan­glan­tées se posent sur tête du pro­me­noir
La menace mor­ti­fère pré­pare sa messe noire
Sais-tu qu’à l’automne se cachent cer­tains anges
Sais-tu que le dia­ble en pro­fite pour tam­bouiller ce qui l’arrange

J’explore…

Aux pieds d’un grand blanc les pay­sa­ges d’ère
Défi­lent comme faran­dole par calame
Les cow­boys télé­gui­dés ne me disent rien qui vaille
Ils dérou­lent leur grand plan qui à des ter­res est infâme

Je fonds…

Une ange fée se pose sur tête du pre­mier et der­nier soir
Agite sa baguette pour faire renaî­tre la force de l’espoir
Elle pré­pare et répare source au soleil du hors temps
Des cen­dres renaît l’épée, le songe du prin­temps…

Sais-tu ?

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His­toire 2 mou­ches

Ins­piré par : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2012/12/take-fire/

- Quelle mou­che vous a piqué ?

- Ça ne pique pas, une mou­che ! et je n’ai pas été piqué…

- C’est une image ! Et puis, si, cer­tai­nes…

- Une image ça…

- Stop, je sais ce que vous allez dire… Arrê­tez de répli­quer comme ça…

- En fait, c’est vous qui vou­lez me piquer, et plu­sieurs fois en plus ?!

- … Bon… Et sinon… Dans le lait des rêves il tombe tou­jours une mou­che (cita­tion de Ramon Gomez de la Serna).

- Si Noé avait vrai­ment été un sage, il aurait tapé sur ces deux mou­ches (cita­tion de Helen Castle).

- Ah ah ! Vous vou­lez qu’on fasse un duel de cita­tions ?!

- Non, mais là, c’est vous qui me cher­chez !

- Ah ! Vous admet­tez donc ?! Soit, reve­nons à nos mou­ches…

- Elles sont plu­sieurs, main­te­nant ?! Dian­tre, fich­tre, vous devriez inves­tir dans une tapette !

- Vous voilà reparti…

- Non, non, je suis tou­jours là, devant vous !

- … Bon, tou­jours est-il que non, je n’inves­ti­rai point. Je n’ai rien con­tre les mou­ches ! Je pré­fère soi­gner le mal à la racine, les mer…cre­dis qui les attire.

- Si c’était si sim­ple ! Et qu’avez-vous con­tre les mer… cre­dis ? C’est un jour de la semaine, le royaume du milieu en plus ! Vous ne seriez pas raciste ?

- … N’est raciste que le racisme !

- Mais vous admet­tez donc que vous avez une dent con­tre ?

- Si je m’amu­sais à répon­dre comme vous, je vous dirais que mes dents sont dans ma bou­che, et ne peu­vent être con­tre quel­que chose d’exté­rieur !

- Et vous auriez bien rai­son !

- … Hum, bon… Je crois que j’ai ma réponse, c’est la mou­che du lous­tic qui vous a piqué !

- Un mous­ti­que ? En cette sai­son sai­son ? Je vous croyais plus sérieux !

- … Hu hu… Je capi­tule. Fai­sons la paix, vou­lez-vous ?

- Pour­quoi ? Je n’ai pas cher­ché à vous faire la guerre ! Je me suis juste amusé à vous répon­dre ! Ne jouez pas votre Israël !

- … Ah, là, je crois que vous m’avez mou­ché… Je vous laisse le der­nier mot !

- Hmmm… Euh… Quand la mou­che va, tout va ?! Ou… der­rière cha­que mou­che se cache les lar­mes d’une fée qui a fait tom­ber ses ailes ?!

- Je vois pas trop ce que ça veut dire, mais… J’avais dit que je vous lais­sais le der­nier mot… A vous de le choi­sir !

- Hmmm… Quelle mou­che vous a piqué ?!

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Ten­dre souci

Ins­piré par / réponse à : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2012/12/en-phase/

Ô souci, ten­dre souci, dites-nous encor,
Dites-nous l’hori­zon qui trou­ble le regard ;
Capi­taine de notre voile, à nu le for ;
Dites-nous la direc­tion, che­min du phare.

Ô souci, ten­dre souci, voile sans oubli,
Jus­tice de l’émoi, en phase avec l’amarre,
Avec ce qui la cahote, fait notre vie,
Dites-nous l’hori­zon au-delà du regard.

Ô souci, ten­dre souci, dis-moi tout ce feu
Qui brûle sans brû­ler au che­min des hasards,
Ce qui nous divise et devise nos cieux ;
Ren­con­tre de l’Homme avec lui-même, sans fard.

Ô souci, ten­dre souci, dis-moi, souf­fle encor ;
Dis-moi la goutte de rosée, la trou­ble ronde ;
Souf­fle invin­ci­ble qui plume, se joue de mort…
Sais-tu ? Nous t’aimons tel, ami, soleil d’un monde.

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Divine intros­pec­tion

Ins­piré par : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2012/11/sale-juive/

Divine intros­pec­tion

Revue des états d’âme

Défilé

Des sels et des sucres du passé

Du miel et de l’acide

Du temps d’une attente au ciel dégagé

Du rêve et du cau­che­mar

De l’âme strong à l’Icare…
 

Divine intros­pec­tion

De l’obs­cu­rité aux étoi­les

Âme cher­che sa Lumière

Mais dans la cour du temps

L’ombre des reflets est sou­vent maî­tre

Et la let­tre d’esprit reste morte

Un pas­sant à la besace aux pré­ju­gés

Passe et laisse mau­vaise trace sans se retour­ner…


Divine intros­pec­tion

Revue des états d’âme

Défilé

Des abî­mes et des bonds du passé…

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Sol­dat Copé-Right

Ins­piré par : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2012/11/cope-right/

Sol­dat Copé-Right, garde à vous !
Ou plu­tôt, non, bais­sez-vous !

Une pompe pour la mécène qui le vaut bien,

Une pompe dans celui qui a lu Aime Paix,

Une pompe pour Sarko,

Une pompe de Poli­chi­nelle,

Une pompe pour l’encarté,

Une pompe pour tous vos pairs,

Une pompe sur le Fillon…

Main­te­nant… Rom­pez ! Vous pou­vez cir­cu­ler, vous affi­cher de pla­teau en pla­teau !



C’est un Copé-Right qui ren­tre dans un café… et plouf !

La ban­que fait ban­que­route…

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En un lieu sur terre

Ins­piré par : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2012/11/laf­ghane/

En un lieu sur terre,
Encore un,
Les loups cher­chent à assou­vir leur faim,
Pous­sant hom­mes et fem­mes à faire son­ner le fer,
Encore une fois…

En un lieu sur terre,
Pour une foi,
Les loups veu­lent aller au bout de leur plan,
Usent jusqu’aux ficel­les les plus gros­siè­res,
Mais ren­con­trent plus qu’un con­tre­temps…

En un lieu sur terre
Où fem­mes et hom­mes res­tent fiers,
Où même si l’amour y reste sans fron­tiè­res,
Il se tue pour la pro­tec­tion d’une liberté entière ;
Leur eau de vie jaillit de la pous­sière…

En un lieu sur terre,
Les roses du désert
Sont comme d’autres fleurs de chair
Mais résis­tan­tes à la volonté de fer,
Et le prê­cheur des loups tré­passe…

En un lieu sur terre,
Tou­jours pas de con­quê­tes las,
Les maî­tres de l’échi­quier dépla­cent
Des pions étran­gers qui y défi­lent,
Leurs défai­tes s’enfi­lent…

Mais ces loups y façon­nent leur pro­fit,
Car pour eux qu’importe la vie
A laquelle ils n’accor­dent que le prix
D’une solde qui est vouée à l’oubli…

* * * * *

* * * *


Cours d’une renais­sance

Réponse à : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2012/11/nietz­sche-en-per­sonne/

* Mon­sieur Aupied Dela­let­tre et madame N. vont visi­ter leur ami mon­sieur Phé­nix. Arri­vés à sa porte, ils voient accro­ché à la poi­gnée un écri­teau blanc où il est écrit en cou­leur cen­dre : « Ne pas déran­ger avant la Renais­sance ! » *

Aupied Dela­let­tre : Euh, il a inventé une super machine à remon­ter le temps qui va tous nous embar­quer à cette épo­que ? En plus, c’est pas toi qui nous avait dit que c’était une escro­que­rie le nom donné à cette période ? Quel c…

N. : … Qui se sait pro­fond  tend vers la clarté ; qui veut le paraî­tre  vers l’obs­cu­rité  ; car la foule tient pour pro­fond tout ce dont elle ne peut voir le fond.

Aupied Dela­let­tre : … J’ai pas com­pris le rap­port ?!

N. : Tout indi­vidu col­la­bore à l’ensem­ble  du cos­mos.

Aupied Dela­let­tre : … mais encore ?

N. : Ah ! Il y a tant de cho­ses entre le ciel  et la terre que les poè­tes sont seuls  à avoir rêvées.

Aupied Dela­let­tre : ? C’est cela, oui…

N. : En vérité, les con­vic­tions  sont plus dan­ge­reu­ses que les men­son­ges.

Aupied Dela­let­tre : … Regarde-moi dans les yeux ! On a pour­tant pas fumé nos ciga­ret­tes Nietz­schèe­nes !

N. : … Entre amis, il est si beau que le silence soit d’or, mais le rire bon et frais l’est beau­coup plus encore.

Aupied Dela­let­tre : … Ah ah ah, je rigole ! Mais si mon rire n’est pas assez frais pour toi, désolé, j’ai rien com­pris…

* A la fin de cet échange dont l’auteur ne sau­rait trop vous dire le sens, un bruit près de la porte se fait enten­dre. Un par­che­min en sort, avec un oeil clair des­siné en haut. Madame N. se baisse et lit les mots à l’ami Aupied Dela­let­tre : *

Aspi­ra­tion à bri­ser

Les chai­nes

Cel­les qui nous divi­sent
Har­mo­nie bri­sent
Atti­sent et pac­ti­sent con­tre vie
Inhi­bent à mau­vais des­sein les fleurs
Nous trou­blent la cha­leur
Esca­mo­tent et font tor­peur
Sur nos corps gra­vent repli.

Pour être libre d’être, d’être un ensem­ble
Pour être libre de sui­vre un che­min sans le mar­ché
Pour être libre de…

P.S. : Tra­vail de Renais­sance pas fini, repas­sez plus tard.

(oki, je sors…)

* * * * *

* * * *

Mirage

Ins­piré par : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2012/11/hal­lu­cino-gene/

Depuis la nuit des jours…

Dans la “lumière” de l’ombre de nos illu­sions
se pro­gram­ment les gènes
qui don­ne­ront corps à l’état per­son­nel et col­lec­tif,
dont rares sont ceux qui arri­vent à s’en décon­nec­ter.

Mirage, ô mirage,
pousse-toi de notre soleil
que nous retrou­vions la vue,
que nos coeurs se libè­rent
des nua­geu­ses pen­sées.

Depuis la nuit de la nuit…

Dans la “lumière” de l’ombre de nos illu­sions,
se cachent les fils, les chaî­nes
du capi­tal à l’écran catho­di­que
au tableau de bord à l’ordre fati­di­que.

Mirage, ô mirage,
pousse-toi de notre soleil,
qu’à défaut de len­de­mains qui chan­tent,
nous puis­sions chan­ter nos len­de­mains ;
car là où il y a gêne, il n’y a pas de “plai­sir” !



(Note : Le mirage en ques­tion con­cerne “ce” qui trou­ble la “vue”, con­cerne ce qui voile notre regard sur l’autre, sur les autres, les pré­ju­gés, notre for­ma­tage, les men­son­ges véhi­cu­lés par les médias de masse, les mani­pu­la­tions, les pro­pa­gan­des diver­ses et variées qui jouent sur la divi­sion du peu­ple, des inté­rêts…)

* * * * *

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Et s’il suf­fi­sait de. ?

Ins­piré par : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2012/11/la-mau­vaise-nou­velle/

Et s’il suf­fi­sait de. ?
Je panse donc je sens ?
« Heu­reux » de par­ta­ger
un ins­tant, cet ins­tant,
de vous lire,
d’écou­ter,
de regar­der,
comme un bout de pota­ger
com­mun,
où l’on y pousse
une cul­ture
sans pres­ser la faim…
Sans oublier les mal­heurs
du monde,
de la ronde… ?

Et s’il suf­fi­sait de. ?
Nous pan­sons donc nous essens-ons ?
Sans feu à brû­ler,
pour gué­rir de la dou­leur
de chu­tes,
une « heu­reuse » pen­sée
pour les roses bles­sées ;
une « heu­reuse » danse
pour chas­ser le gris des entrailles
et ne plus se tra­cas­ser
pour ce qui a été,
s’ouvrir à ce qui est
et ce qui sera…
Sans oublier les autres,
ce monde
hors de notre ronde… ?

* * * * *

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Civi­li­sa­tion désan­chan­tée

Ins­piré par :


http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2012/11/des-mil­lions-de-delais­ses/

Tant d’hom­mes et de fem­mes
Lais­sés sur le car­reau,
Civi­li­sa­tion désan­chan­tée,
Errance d’âmes
Avec ou sans ori­peaux,
Ecra­sés par un non sens mar­chan­disé.

Tant d’hom­mes et de fem­mes
Entre qua­tre murs
Ou qua­tre vents,
A la recher­che d’une flamme,
D’un par­tage, d’une armure,
D’un nou­vel élan…

Tant d’« un homme et une femme »
Pour­tant faits l’un pour l’autre,
Qui pas­sent, trou­blés par jeu des appa­ren­ces, à côté
De ce que les pro­fon­deurs de leur coeur cla­ment,
Per­dus dans une ronde à l’ago­nie, pour cer­tains morte,
Retrou­vés dans un ins­tant fra­gile au goût d’éter­nité…

Tant d’« un homme et une femme »
Des­ti­nés à se croi­ser, sans amour con­som­mer
Au Temps qui joue par­fois sales tours,
Reflets d’états en perte d’âmes,
Aux som­bres con­tours,
Au miroir brisé.

Temps d’une civi­li­sa­tion déchue,
Où les repairs sont à la rue,
Où il arrive que la luci­dité de vie, tue…
Reste l’espoir de ce qui est en mue,
De ces hom­mes et fem­mes qui réveillent le flux,
Aident la Vie à retrou­ver un sens aux nues…

* * * * *

* * * *

Babel or not Babel

Ins­piré par : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2012/11/umma/

* S’avance avec un cou­teau dans une main et une clef dans l’autre *

Ô mère, chère mère,
Babel or not Babel,
Il est si dif­fi­cile de com­mu­ni­quer
Quel que soit le bout de terre,
Avec ou sans ailes,
Avec ou sans espoir d’éter­nité…

* S’appro­che un peu plus *

Ô mère, chère mère,
Babel or not Babel,
Nous trou­vons dif­fi­ci­le­ment l’accord,
Quel que soit la nature de l’air,
Avec ou sans essence-ciel,
Avec ou sans remords…

* S’age­nouille, pose le cou­teau et la clef devant lui *

Ô mère, chère mère,
Babel or not Babel,
Avec cha­cun sa barre dans l’ère,
Que l’on con­ju­gue au sin­gu­lier ou plu­riel,
Nous cher­chons, nous explo­rons,
En essayant de sen­tir une direc­tion…


* Se met à creu­ser un trou *

Ô mère, chère mère,
Babel or not Babel,
Trop sou­vent, nous fai­sons cou­ler le fiel
De nos mains et coeurs vou­lant pour­tant bonne roue,
Mais je ne crois pas que le ver soit dans l’uni­vers,
A moins que l’uni­vers soit en ver et con­tre tout ?


* Sem­ble hési­ter entre le cou­teau et la clef *

Ô mère, chère mère,
Babel or not Babel,
Nous cher­chons tou­jours à nous défaire
Des chaî­nes qui nous les gèlent…
Mais sans voir que l’on s’en crée sou­vent d’autres,
Avec par­fois le mal, pour soi et/ou pour les autres…


* Met fina­le­ment le cou­teau dans le trou *

Ô mère, chère mère,
Babel or not Babel,
Si le ver est vrai­ment dans l’uni­vers,
Alors… envoyons-y un pois­son…
Ou lan­çons-y un hame­çon…


* Tous­sote et rou­git *

Euh… Hum…

Ô mère, chère mère,
Babel or not Babel,
Nous arri­vons rare­ment à trou­ver une voix pour l’ère ;
Cer­tains pré­fè­rent la voie du silence et d’autres des remous ;
Mais tous cher­chent, explo­rent la terre et le ciel,
Et même si en dyshar­mo­nie, nous essayons de faire tour­ner la roue…


* Après un ins­tant d’hési­ta­tion, finit par ajou­ter la clef *

Ô mère, chère mère,
Nous nous cha­maillons sou­vent,
Et nous som­mes pour­tant si désolé
Lors­que nous cons­ta­tons notre enfer…
Et désolé, je le suis pour le mal qu’on t’a fait, de tout temps..
Nous par­don­ne­ras-tu d’avoir si mal fait ?


* Entamme un geste pour met­tre un peu de terre dans le trou, mais s’arrête au-des­sus… et finit par met­tre la terre à côté *

Ô mère, chère mère,
Babel or not Babel,
Je ne sais pas ce qui va se pas­ser d’ici à au-delà des mers,
Pour moi, pour les autres, pour nous, pour toi,
Mais j’espère… Et si « dieu » veut bien nous don­ner des ailes,
Peut-être que nous arri­ve­rons à faire enten­dre notre loi… ?


* Se relève, a une larme qui coule sur son visage, se tourne et va se poser dans un coin *

En silence,
Une larme s’échoue,
Tête de terre,
Coeur noué…

En silence,
Le désir d’absolu
Fait face aux rési­dus…

Deuil du par­fait ?
Ou che­min tracé
Vers un pos­si­ble à réa­li­ser ?


* Tourne la tête vers la mère et a un léger sou­rire *

En silence,
Un sou­rire
Offert par l’espoir…



(Note : Il s’agit d’une réponse d’un “guer­rier” à la “mère nation”)

* * * * *

* * * *

Temps d’ego

Ins­piré par :


http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2012/10/lego/

On se cha­maille,
On bataille,
Par­fois pour des mots
On crée des maux,
Fait fuser des bal­les
Ou on empale.

On se cha­maille,
On bataille,
Sou­vent en poin­tant du doigt
Celui qu’on a élu louve ou loup,
Nos gueu­les dans la boue,
Prêt à faire taire tout émoi.

On se cha­maille,
On bataille,
Sou­vent con­tre l’ego de l’autre,
Pen­sant par là flat­ter le nôtre ;
Des mots pour des maux,
On se fait faux.

On se cha­maille,
On bataille,
Par­fois on se fait faux
Au nom de ce que l’on croit vrai,
On se dési­gne un ennemi juré
A en deve­nir sot…

Pen­dant ce temps,
A tourné la ronde…
Et alors qu’on vou­lait, dans l’élan,
Don­ner le meilleur de notre sang,
On a fait que pié­ti­ner la rose du monde ;
Ses yeux embués… parce qu’on s’est fait méchants…

Pen­dant ce temps,
Se change le monde…
Et alors qu’on prê­chait la pru­dence de l’élan,
On a laissé de côté notre flamme féconde ;
En criant au loup, on s’est fait loup ;
L’ego a pris le pas sur le coeur, à être en moue.

Pen­dant ce temps,
A tourné la ronde…
Et alors qu’on vou­lait ver­ser nos tri­pes
Pour met­tre fin à tout ce qui gronde,
On a – pres­que – mis nos rêves en fri­pes,
Brisé de l’autre et de soi l’élan.

Pen­dant ce temps,
Se change le monde…
On s’est bataillés,
On s’est cha­maillés,
Alors qu’on vou­lait, au-delà des mots, la paix,
Alors qu’au fond, de tout un cha­cun,
On ne sou­haite - à com­men­cer par soi ? - que le bien…

Bien à toi,
Bien à vous,
Bien à nous,
Et vive cette « loi »…



(Note : En écri­vant “on”, je pen­sais à ceux qui aime­raient bien chan­ger le monde mais jet­tent l’ana­thème sur une artiste, par con­tu­mace, par méprise, aveu­glés par leur théo­rie, et qui au final ne font rien de bien cons­truc­tif pour leur / une cause)

* * * * *

* * * *

Intros­pec­tion autom­nale

(un de mes “vieux” poè­mes dont j’ai rafraî­chi quel­ques vers pour l’occa­sion)

En réponse à : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2012/10/per­mis-dexis­ter/

Regarde la pluie, regarde l’hiver,
Il pleut des ombres
Sur des yeux de terre,
Envie de feu à faire fon­dre.

[ Et pour­tant nous som­mes qu’en automne,
Celui de la mort des anges,
Des bour­ses qui cara­co­lent,
Du monde qui cher­che à rebon­dir en fond. ]

Regarde la pluie, regarde le prin­temps,
Avec la céleste, l’art rose fleu­rit
Sur la ville d’un Nou­garo entraî­nant,
Envie de m’y join­dre en cati­mini.

[ Et pour­tant nous som­mes qu’en automne,
Celui de la mort des anges,
Des bour­ses qui cara­co­lent,
Du monde qui cher­che à rebon­dir en fond. ]

Regarde la pluie, regarde l’été,
Le ciel se brise sous éclai­rés
Et le vert crame sur le par­vis,
Envie d’un bain d’étoi­les à la lie.

[ Et pour­tant nous som­mes qu’en automne,
Celui de la mort des anges,
Des bour­ses qui cara­co­lent,
Du monde qui cher­che à rebon­dir en fond. ]

Regarde la pluie, regarde l’hors-sai­son,
Les mys­tè­res défi­lent sur le dôme de créa­tion,
De l’aigre et du doux s’entre­mê­lent en la lumière,
Envie d’bario­ler les sta­tues et chan­ger de débar­ca­dère.

[ Et pour­tant nous som­mes qu’en automne,
Celui de la mort des anges,
Des bour­ses qui cara­co­lent,
Du monde qui cher­che à rebon­dir en fond. ]

Regarde la pluie, regarde l’automne,
Il pleut du rouge au vent
Là où les bran­ches sont mor­nes,
Des coeurs cher­chent à dérou­ler le Temps.

Et pour­tant…
Ah, par­don, nous y som­mes, ardents !

[ Et pour­tant nous som­mes qu’en automne,
Celui de la mort des anges,
Des bour­ses qui cara­co­lent,
Du monde qui cher­che à rebon­dir en fond. ]

Envie de tour­ner les pages du grand livre de la vie,
D’un repas sur les cra­tè­res sans pres­ser la faim,
De trou­ver la recette pour l’incar­na­tion de rêves unis,
Que l’augure espé­rance devienne de nos mains…

* * * * *

* * * *


* Autres der­niers écrits : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2012/11/le-jour­nal-de-pas­cal/

* A lire, d’autres plu­mes : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/les-mas­ques/

* A regar­der, pour com­pren­dre la démar­che de l’Artiste, de Per­sonne :


http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2012/11/je-suis-et-je-ne-suis-per­sonne/


* A lire L’art comme Per­sonne ou la cons­truc­tion du sens : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2012/12/lart-comme-per­sonne-ou-la-cons­truc­tion-du-sens/

* A voir, d’autres des créa­tions de Per­sonne (plus récen­tes en haut) : http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/cate­gory/jour­nal/


Bonne fin d’année 2012 !

Pas­cal

mardi, février 24 2009

Le tique d'Éros ou la volupté du ciel


Bien que cela reste suggestif, certaines « scènes d’amour » du texte, du « conte érotique » dont il est question sont susceptibles d’heurter la sensibilité de jeunes lecteurs. Aussi, j’ai protégé son accès par un mot de passe qu’il vous faut me demander via le formulaire de contact (cliquez ici).

Une fois que vous aurez ce mot de passe, il vous suffira de l’entrer à l’url, l’adresse donnée (ou cliquez ici pour accéder à la page).

@ peluche
Pascal

mardi, septembre 30 2008

Une histoire de feu d'artifice (petit conte)

photographie de feu d'artifice du 14 juillet 2008 à Toulouse, tiré depuis la prairie des filtres

Il était une fois, dans un siè­cle loin­tain, Euterpe et Ura­nie…

Pri­ses par une eupho­rie mutine, le long de l’allée cen­trale du jar­din céleste, elles s’amu­saient avec l’arc d’Apol­lon enfant…

Elles com­men­cè­rent par jouer avec des bran­cha­ges trem­pés au préa­la­ble dans la grande fon­taine du milieu, la source de vie. Une fois les feuilles bien imbi­bées, Ura­nie les embrasa à la manière des étoi­les, Euterpe insuf­fla la nais­sance d’une mélo­die, de l’étin­celle à cha­que sou­bre­saut des flam­mes.

Pen­dant ce temps, leur demi-frère, allé faire une autre polis­son­ne­rie, avait eu assez de grains pour reve­nir, mais il les observa sans cher­cher à les répri­man­der. Et même, quand elles se mirent à déco­cher plus haut, à maî­tri­ser leur art dans ce petit jeu, à faire fré­mir l’air de notes enivran­tes, à diver­si­fier les for­mes et user tou­tes les cou­leurs de l’arc-étoile, à ne faire plus qu’une, il y ajouta l’objet de son lar­cin : les fou­dres de Zeus.

Il en résul­tat un faux big-bang en accé­léré, la nais­sance de faus­ses galaxies… à en faire pâlir de jalou­sie le soleil qui, jusqu’alors, était le seul à briller avec autant de flam­boyance dans l’infini empri­sonné entre les murs de la Voie lac­tée. D’ailleurs, au paroxysme de « l’évé­ne­ment », le con­duc­teur du char de la fleur de feu prit ombrage, s’arrêta… et, peu après les der­niers relents, la der­nière écume arti­fi­cielle, il finit par s’éva­nouir dans le néant d’un trou noir.

Ce ram­dam n’échappa évi­dem­ment au maî­tre des lieux qui mit toute la faute sur celui qui allait deve­nir Phé­bus et avoir la tâche d’ame­ner au bon ciel le char. Mais ceci est une autre his­toire, et dans celle qui nous inté­resse, l’impor­tant est que des humains de la terre de Chine eurent la chance d’assis­ter au spec­ta­cle divin depuis les tré­fonds de leurs noi­set­tes bri­dées…
Ils ten­tè­rent de le repro­duire, mais durent faire des com­pro­mis à cause de leur sauce limi­tée, et ce mal­gré le con­cours mur­muré des muses venues les visi­ter ; les deux du pre­mier feu d’arti­fice avec de temps à autre cer­tai­nes de leurs soeurs avi­des de nou­vel­les créa­tions et de faire au mieux avec les « moyens du bord », tout en les déve­lop­pant.

Bien que la capa­cité soit deve­nue à notre por­tée, la per­fec­tion ori­gi­nelle ne fût cepen­dant pas retrans­crite et tomba petit à petit dans l’oubli, à moins qu’un jour un ins­piré arrive à s’ouvrir tota­le­ment aux paro­les d’Euterpe et d’Ura­nie… et que Phé­bus obtienne clé­mence et qu’il lui soit trouvé un rem­pla­çant.

Tou­jours est-il que les con­teurs, les artis­tes, les voya­geurs et les scien­ces bou­geant, évo­luant sous les effets de chro­nos, l’engoue­ment tou­cha de nom­breu­ses cul­tu­res, le feu arti­fi­ciel fût décliné et la rela­tive per­fec­tion humaine fût atteinte à de main­tes repri­ses…

C’est ainsi qu’une belle soi­rée de 14 juillet 2008, sur les ber­ges de la Garonne, en marge de la prai­rie des fil­tres…

Une myriade d’étoi­les dans le ciel,
aussi éphé­mè­res qu’une filante,
aussi éblouis­san­tes qu’une nova,
aussi fré­tillan­tes qu’un lézard,
aussi ébau­bis­san­tes qu’une aurore boréale,
aussi bruyan­tes que le feu au pou­dre du canon,
aussi mélo­dieu­ses que les flots qui s’écu­ment,
aussi uti­les, pal­pa­bles et réel­les qu’une pen­sée exis­ten­tielle,
aussi épar­ses que des tou­ches de pein­ture lan­cées par une main de maî­tre…

… écla­tè­rent et enivrè­rent la mire au rythme d’une sym­pho­nie, jusqu’à la lie du final, pour peu qu’elle y ait été « sen­si­ble ».

© Pas­cal Lama­chère - Juillet 2008

Si vous êtes sur face­book, pour zyeu­ter d’autres pho­to­gra­phies du feu d’arti­fice, cli­quez ici

Sinon, vous pou­vez les voir dans le désor­dre sur la gale­rie “Fes­ti­vi­tés”, cli­quez ici.


mardi, octobre 31 2006

Une histoire d'Halloween (Petit conte)

Citrouille Halloween

Citrouille sculptée,
Halloween est à la porte,
Ouverture aux esprits…


* * * * *


Une histoire d’Halloween

Halloween était à la porte de la soirée. Dehors il faisait un “froid de glaçon” et déjà bien sombre. Sombre… nom donné à une saison celtique qui débute à la même période. Il doit être écrit quelque part sur le livre du destin des hommes que fin octobre devait être une période charnière à l’influence mystique. Mon ami me contait d’ailleurs que… Ah, je ne vous avais encore jamais parlé de lui ?! Et bien…

Je ne le vois pas souvent, une fois de l’an. Mais il est toujours à l’heure, toujours fringué comme un aristocrate avec sa perruque blanche et son ourlet en dentelle autour du cou, une redingote marron bien propre et des chaussures… d’une autre époque. Il s’appelle Louis, Louis De Fugot. Cerise sur la noblesse, ses armoiries sont estampillées sur des écussons au niveau de sa poitrine. Par contre, si vous imaginez qu’un tel homme est imbu de lui-même, suffisant, que nenni. Le premier jour où nos routes se sont croisées, il était prêt à soulever des montagnes pour un petit service de rien du tout que je lui avais rendu. Bref, Louis n’a pas que des qualités mais c’est un “être” agréable et un ami qui comble petit à petit, années après années, le vide de mon inculture.

Pour revenir à cette histoire d’influence mystique, mon ami me contait que Samain était une fête célébrée par la société celtique, prenant racine sur un “point de bascule”, un “vertige du temps”, représentant une période charnière aussi symbolisée par le passage entre le monde des humains et celui des dieux, hors du temps ; rien à voir cependant avec Halloween qui est anglo-saxonne avec une origine irlandaise. Samain avait lieu le premier novembre, devenue pour les catholiques la fête des morts du 2 novembre, avec un 1er novembre consacré à la célébration de la Toussaint. Une grosse différence étant que les celtes devaient obligatoirement y assister, qu’elle durait une semaine, de 3 jours avant à 3 jours après. Toute absence aurait été punie de mort.

A choisir entre une fête que certains taxent de commerciale et une fête religieuse obligatoire sous peine de mort, je crois que je préfère notre sort. Enfin, des anecdotes de Louis, je regrette que nous n’ayons pas une telle fête de plusieurs jours, et surtout que cette soirée n’ait pas une identité culturelle plus marquée, une âme plus respectée sur nos terres françaises. Si nos croyances ne changeront rien à certains “faits”, je me dis parfois qu’il est justement dommage que certains d’entre nous ne voient pas ces faits qui nous pendent au nez. Car, croyez le ou non, la soirée d’Halloween, derrière chaque Jack o’ Lantern, dans l’ombre de son chatoiement, les araignées dansent sur les fils tissés à la sueur de leur glande, lorsque les enfants viennent quémander des bonbons, des diablotins restent tapis - derrière des petites pierres invisibles - en embuscade pour leur en chiper, et non loin de la lune, du côté de la face cachée, des sorcières et des sorciers s’amusent sur des balais à faire la course avec des étoiles filantes. Un peu gros ? Ah, si vous saviez !…

En tout cas, même si vous ne croyez pas à l’esprit d’Halloween, autant dire que le monde de l’esprit continue son petit bout de chemin et que si c’est la période la plus chargée, la plus propice pour l’apparition des fantômes, si vous n’en avez pas encore vu - sûrement parce que la majorité en profite pour s’amuser en “comité fantomatique” - votre tour viendra bien un jour ou l’autre dans l’année, ou une autre. Si je vous en parle avec autant d’assurance, c’est tout simplement que le mien est déjà venu, et revient chaque année en la personne de Louis ! Il ne devrait d’ailleurs pas tarder !


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