L’art est un vec­teur de chan­ge­ment qui me sem­ble uni­que en son genre. Aussi, je vous invite à voir les trois der­niè­res vidéos de « Per­sonne », uni­que aussi, dans cette rubri­que Et si on chan­geait le monde ?. Ci-après. Avec trois modes­tes petits tex­tes qu’elles m’ont ins­piré, écrits dans le vif. N’hési­tez pas à visi­ter son site, elle ajoute une nou­velle créa­tion pres­que tous les jours !

Pour ceux qui ne con­nais­sent pas encore, pré­sen­ta­tion offi­cielle de son jour­nal :

Le Jour­nal de Per­sonne pra­ti­que la scé­na­ri­sa­tion à fond, pour illus­trer une ques­tion d’actua­lité. Son info est une info scé­na­rio, son drame: une dra­ma­ti­sa­tion et sa réa­lité: une réa­li­sa­tion.Vous auriez mau­vaise grâce d’assi­mi­ler Per­sonne à ses per­son­na­ges, et ses his­toi­res à des déra­pa­ges. L’humour et la déri­sion y ont tou­jours fait bon ménage. Le Jour­nal n’est l’otage d’aucun parti, pri­son­nier d’aucune opi­nion, dupe d’aucun soup­çon. Ni à gau­che, ni à droite, mais au cœur de l’évé­ne­ment, il aborde tous les sujets, pose tous les pro­blè­mes et relance tous les débats.

http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/

L’excré­misme




“On est obligé de s’appuyer sur quel­que chose pour faire valoir sa cause…
Pour jus­ti­fier son com­bat.
On peut tou­jours s’api­toyer sur le très bas.
Mais on peut aussi se rap­pro­cher du très haut.”

Per­sonne
http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2013/11/lex­cre­misme-2/

Il était une voie

Sur les bords, les mar­ges, se jouent le sort des nua­ges.
De la terre au ciel, se tra­verse la val­lée.
L’enfant défie la marelle, l’adulte se donne pour incar­ner
hori­zon où la voie garde un après à explo­rer, rêve hors des baga­ges.

La cons­cience du fond à la cime, des tri­pes nouées à l’élan sublime ;
« Il faut tou­jours viser la lune, car même en cas d’échec, on atter­rit dans les étoi­les… » (Oscar Wilde)
pour­rait don­ner
« Il faut tou­jours viser le très haut, car même en cas d’échec cela tombe quel­que part sur le voile » ;
Accom­pa­gnée de la volonté de sui­vre vers l’hori­zon, s’y aban­don­ner, dépas­ser les for­ces des abî­mes.

Sur les inté­rieurs, les matiè­res, se jouent le sort des solai­res.
De l’abîme aux étoi­les, se tra­verse les cou­rants.
La fleur germe dans son ciel, le cygne déploie hors du temps
les ailes d’une dis­si­dence dont le train est sans arrêt, où cha­que un a à faire.

L’Homme élec­tro­ni­que




Extrait texte : “L’homme que j’ai sous les yeux… obéit… et ne fait rien d’autre qu’obéir
On l’a opéré en agis­sant sur son cor­tex céré­bral
Pour qu’il cesse d’être volant, sau­tant, ram­pant comme ani­mal
Et qu’il devienne chose idéale… un ani­mal idéal.
Un des­sein… avec un i , animé.
Vous avez dû en enten­dre par­ler sur Radio J
Dans l’émis­sion : scien­ces et vies… avec deux S…
Je veux par­ler de l’abla­tion du Moi… oui la cir­con­ci­sion de l’âme
Plus de moi-je en jeu… dehors lego ! L’orgueil au frigo!
Ne sur­vit qu’une pul­sion de vie au ser­vice d’autrui
Je… je suis… je suis autrui.
J’ordonne et il obéit…”

Per­sonne
http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2013/11/lhomme-elec­tro­ni­que/


« Fais ci, fais ça ! »

« Et si je veux pas ? »

« Fais pas ci, fais pas ça ! »

« Et si je veux ! »

« Comme tu veux pas ! Mais tu ne ces­ses de me déce­voir ! »

Rob Ot sem­bla regar­der son amie I avec les yeux embués de ceux d’un petit chiot ; une buée née d’un con­flit inté­rieur, entre l’envie de lui faire plai­sir et l’envie de lais­ser libre court à son esprit de con­tra­dic­tion, prit entre la glace et le vol­can, ver­rouillé, ou pres­que, par une volonté de rien lais­ser paraî­tre.

Rob Ot : « Com­ment puis-je te faire plai­sir ? »

I : « Hmm… J’aime­rais bien un verre de jus de pomme ! »

Rob Ot s’exé­cuta.

I : « Et main­te­nant un carré de cho­co­lat ! »

Rob Ot amena.

I : « Un autre ! Ah, et un verre de lait d’avoine ! »

Rob Ot ser­vit.

I : « C’est bon! Pour le moment ! »

Rob Ot alla se repo­ser. Il avait eu un ins­tant l’idée de pré­pa­rer le gâteau pré­féré de I, mais la fati­gue le poussa à faire une pause.

Quel­ques ins­tants plus tard…

I : « Rob ? Tu peux m’appor­ter l’ency­clo­pé­die ? »

Rob Ot se leva et apporta.

I : « Non, fina­le­ment, je crois que je vais m’en pas­ser. Tu peux la rap­por­ter ! Par con­tre, une feuille et un stylo me seraient uti­les ! »

Rob Ot s’exé­cuta.

I : « Merci ! Il me fau­drait plu­sieurs feuilles, en fait ! T’aurais pu y pen­ser ! »

Rob : « Euh… J’ai fait ce que tu m’as demandé ! »

I : « Main­te­nant je te demande plu­sieurs feuilles, et d’anti­ci­per ! »

Rob : « Euh… D’accord ! »

I : « Pff, tu peux pas faire autre chose que t’exé­cu­ter comme un robot ?! »

Rob : « Ben… Si ça te fait plai­sir, en fait, ça me fait plai­sir ! Mais du coup, je sais plus ce que je fois faire… »

I : « T’as pas été pro­grammé pour me faire tout le temps plai­sir ! Où est passé ton esprit ? »

Rob : « Quel­que part, ici ! »

I : « Si j’étais ta patronne dans une usine, tu ferais aussi tout ce que je te demande ? »

Rob : « Pas la même chose ! Mais t’as pas tout à fait tort !

Pour des enve­lop­pes récur­ren­tes,
Des hom­mes brû­lent leurs ailes ;
Cha­que jour, hypo­thè­quent leur capi­tal vie
Sur l’autel des cho­ses brillan­tes ;
Et si des ges­tes méca­ni­ques peu­vent sau­ver,
Des recet­tes à l’ordre appli­quées
Pour cons­truire un meilleur ter­rain,
Ordre suivi sans cons­cience
N’est que ruine de la fin
Et la perte de l’essence !
Quand l’âme ne sent pas le che­min,
Elle doit pou­voir rebrous­ser,
Quand le pré­ci­pice n’est pas loin,
Sau­ter, s’arrê­ter ou con­tour­ner !
Ainsi font les galé­riens qui veu­lent du beau temps
Sur les eaux lis­ses des dic­tées mor­ti­fian­tes ! »

I : « Que tu dis ! Tu m’as donné soif ! Un verre d’eau ! »

Rob : « Que je dis ! Mais bon, d’acc’ pour le vers d’eau ! :
Au milieu de la plus haute mon­ta­gne, tout en haut,
Jaillit la vie, la suite est l’his­toire d’un cours, pas à court d’eau. »


I : « Hu… Merci… »

Rob : « Ton plai­sir est mon plai­sir ! »

I : « Je vais plus oser te deman­der un verre, main­te­nant ! Et un carré de cho­co­lat ? »

Rob prit la feuille et le stylo qu’il avait appor­tés, des­sina un carré sur lequel il écri­vit « Cho­co­lat ».

I : « Pff… »

Rob : « Oui, bon… »

Nietz­sche en deux maux




Extrait : “Ques­tion : Que dit ta cons­cience ?
Réponse : Tu dois deve­nir celui que tu es”

Per­sonne
http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2013/11/nietz­sche-en-deux-maux/

Avec

Avec le temps va…
Avec l’atten­tion, l’inten­tion,
l’incar­na­tion des mots,
les maux s’affron­tent,
sur­git la déli­vrance,
le souf­fle sal­va­teur…
Avec l’élan vient…
Avec le temps habité,
le regard sur les reflets
et sur soi, le che­min
se trace en cons­cience,
tirant vers la cime
où se finit l’errance.
Avec le temps, sur­git…
Avec l’atten­tion, l’inten­tion,
un trait de com­pré­hen­sion,
la vue des accords
et des mords,
le fil trace
le rêve au-delà de la glace.
Avec l’élan part…
Avec le temps sus­pendu,
le regard sur les plis
et sur les pos­si­bles au tra­vers,
et sur les fers
tom­bés, sou­le­vés,
le songe réa­lisé au fil de la vie.


/ JdP /PRES­CRIP­TEUR