Poème que j’avais improvisé et envoyé quasi sans retouches à un groupe de poètes et poétesses « amis du net », « musé » par l’impulsion de la frustration de ne pas avoir le temps de lire toutes leurs contributions, de ne pas avoir le temps de « faire écho » à chacune au cas par cas et de ne pas avoir le temps de leur partager un conte qui me trottait dans la tête. Mais trêve de babillage, le voici :

Avant d’aller dormir

Avant d’aller dormir,
Rejoindre la lumière du dehors
Par les ombres du dedans,
J’aurais voulu vous dire,
J’aurais voulu encrer stellaire flore,
J’aurais voulu dans l’élan,
Au creux des mots tamisés,
Les légendes d’aujourd’hui vous conter…

Avant d’aller dormir,
J’aurais voulu aller au bout de mes lectures
Mais ma muse a « tiqué »,
Ma plume s’est mise à frémir,
S’est faite à contre paupière le mur
Et mes doigts se sont mis à courser
Le sable en vue d’offrir
Du hors temps aux mots mobiles…

Avant d’aller dormir,
Rejoindre la pénombre qui oscille,
J’aurais voulu pouvoir la dire,
La beauté de vos mots partagés,
La beauté de la farandole des parchemins liés,
Ceux que vous avez
A nos rivages semés…

Avant d’aller dormir,
J’aurais voulu pouvoir composer,
En un court poème, en quelques vers,
L’histoire des montagnes saisir
Des abîmes, des cieux grisés,
Parler des maux de la terre,
Mais ma muse a voulu jouer
Et sur la page ces lignes m’a « saigné »…

Pour l’indicible, repos n’est pas une trêve,
L’éveil en est la sève,
Les volets clos en sont la grève,
Alors je vous souhaite doux rêves…

Et maintenant, la tête reposée,
Je peux aller dormir, même si la mutine
Continue, dans les recoins, lumière à pointer,
Murmurant ses mots, agitant en songe sa mine…

~ © Pascal Lamachère - Octobre 2004 ~