Temps mélan­co­li­que

Ins­piré de
La mélan­co­lie
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L’été passe, les brai­ses devien­nent cen­dres,
Les jours gris s’enlas­sent, accro­chés au tableau,
Les voies comme autant de feuilles qui vont des­cen­dre,
Douce mélo­die du cœur migre avec les oiseaux.

L’être las, une bou­gie dans la pénom­bre
Sub­siste tel­les les bran­ches dans le brouillard
Qui s’agi­tent, cha­vi­res d’une île qui ne som­bre
Mais reste mar­quée, les crayons plan­qués dans le noir.

Le temps tasse, égraine, ramasse, rem­plit,
L’éclipse reste, fait vide, sou­ris se cache,
Tout sem­ble deve­nir des ins­tants de sur­vie
Jusqu’à ce que le ciel décou­vre le pana­che.

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Entre deux ombres

Ins­piré de
Maniac-Opéra
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Deux sur le trône
Se cha­maillent une ampoule,
L’ombre avec le jour

Son toc et ‘tique
Tirent cha­cun de leur côté,
La barre mélange.

Rose pour l’appa­rat
Cache épi­nes sur têtes,
Ailleurs l’essence

Saveur Capi­tal
Sai­gne gau­che pour droite,
Clos y voient que feu.

Jeu de la glace,
Au pied d’arbre de faux rai,
Rem­plit le vide

D’air rance toc tic,
Mais dans le ciel un seul bord
Jus­que sous trône

Reste en soi pour neuf,
Peut jaillir de l’ampoule,
Fleu­rir dans la vie.

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Etat dans tous ses états

Ins­piré de
La para­noïa
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Une coc­ci­nelle s’envole,
Éole la pousse dans un bec,
Un rouge-gorge tombe sec,
Un chas­seur pani­que au sol,
Près d’une réserve mili­taire,
Son com­pa­gnon rougi à terre.

Accusé de ter­ro­risme
Par des sol­dats au gris prisme,
La famille du chas­seur
Est mise sur écoute
Et lui en geôle sur l’heure.
Dans l’espoir de le faire sor­tir,
Sont étu­diées diver­ses rou­tes,
Tout un réseau de con­nais­san­ces
Appe­lées, en ligne de mire,
Pro­pos détour­nés de leur essence.

Un sus­pect mis en pri­son,
Qu’importe la ver­sion,
Tout ce qui l’entoure enchaîné
A une vue qui pousse à tré­bu­cher :
Sur ses pro­ches, la pres­sion.
Se fomente alors rébel­lion,
Une plaine de trous verts,
Plage rouge orphe­line de mer,
Puis une triste libé­ra­tion,
Un oiseau sans envie de bonds

Pour une coc­ci­nelle tom­bée,
Un souf­fle neu­tre, sans inten­tion,
Nés un jour d’hiver enso­leillé,
Des liens natu­rels de la créa­tion.

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Ins­piré de
L’Ego ou l’égale ? http://www.infos­ce­na­rio­de­per­sonne.com/lego-ou-legale/

Un homme s’appro­che d’un miroir drapé, recou­vert d’un voile dia­phane.
Intri­gué par le mys­tère, il resta planté là un cer­tain temps à admi­rer l’objet.

« Miroir, miroir,
Que tu sois som­bre ou lumi­neux,
Ton reflet est-il celui de l’appa­rence des cieux
Ou d’un homme dans le noir
A scru­ter loin dans les abî­mes
Et dans les hau­tes cimes ? »

Le cer­tain temps passé, l’homme s’appro­cha, effleura le voile sans le sai­sir, comme pour le pal­per
sans y tou­cher, pré­ser­ver l’aura inconnu, se pré­ser­ver d’une éven­tuelle mau­vaise sur­prise.

« Miroir, miroir,
Mon cœur se reflé­tera-t-il tel quel,
Lui tor­dras-tu les ailes
Ou enjo­li­ve­ras-tu mon boire ? »

Fina­le­ment, il enleva déli­ca­te­ment la matière qui le sépa­rait du mys­tère, posa le voile sur une chaise et…
plu­tôt que de s’admi­rer ou être repoussé par le reflet de la glace, il con­tem­pla la beauté du miroir.

« Miroir, miroir,
Le plai­sir d’admi­rer ta beauté
Est-il, de la glace inté­rieure, un reflet ?
Regar­der un pay­sage sans tout voir ?! »

L’homme dépous­siéra le miroir puis arrêta de se poser des ques­tions rela­ti­ves aux reflets que lui ren­voyaient le miroir.

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Ins­piré de
Buis­son ardent
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L’humain sur la mon­ta­gne,
Près du buis­son ardent,
Brûle lar­mes, tour­ments.
L’être allégé le gagne :
Ren­con­tre impal­pa­ble,
Essence incom­mu­ni­ca­ble
Sans faire le voyage soi-même
Au cœur de l’étoilé schème
Net­toyé des échos trom­peurs…

L’humain des­cend la cime de terre,
Des cen­dres arden­tes, sans aigreur,
Sur les sou­liers et dans la peau,
Près à faire face aux fers,
Aux pei­nes des sceaux :
Rien dans les poches,
Tout, tout là haut,
Et qu’importe la pio­che,
Il sait le roseau.

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Ins­piré de
C’est selon… Oum Kal­thoum
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La chair et l’esprit
Au ser­vice de l’amour,
Vol­can y puise

L’astre les chante,
Cha­made au siège secret
Brûle l’essence

Par­tie se cache,
Lumière dans lumière,
Ombre par glace

Tra­verse les airs,
Trans­cende le pal­pa­ble ;
Cen­dres du sel.

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Ins­piré de
Untel père, untel fils…
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Tour­nez, tour­nez manège,
Pro­fi­tez de l’ins­tant qui bour­geonne,
Les som­mets, le temps gri­sonne,
Et un jour est, vient la neige.

Tour­nez, tour­nez les siè­ges
Au cœur du moment fleuri.
Pères et fils, par miroir en vie,
Oeu­vrent entre ciel ou/et piège.

Tour­nez, tour­nez manège,
Un jour vien­dra la neige,
Le sel, quand l’autre sera parti,
Sen­tez, pour ne pas regret­ter le par­vis.

Tour­nez, tour­nez les siè­ges,
Entre voie du ciel ou/et du piège,
Deux sai­sons dans une même,
Le souf­fle d’une fait mème.

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Ins­piré de
Et Dieu créa la Diva
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« Où je mets votre paquet ?
Par ici, par là ? Là-bas ?!
Non ?! Par ici ? fina­le­ment, par là ?!
D’accord, d’accord, près du bou­quet ?
Ah, non, plu­tôt sur la fenê­tre ?
Non ?! Il va bien fal­loir déci­der !
Ah ! Bon, sur le banc, de ce côté ?!
Bien, un peu plus et tout mon être…
De quoi, vous aimez bien le vide ?
Et ? Qu’est-ce que ça change ?
Tout compte fait, près des chry­sa­li­des,
Dehors, sous le regard des mésan­ges ?
Je vais deve­nir chè­vre ! Bêêêê !
Cela ne chan­gera pas grand chose ?!
Trop aima­ble ! Bon, je pose ! Ouf, c’est fait !
Vous vou­lez que je l’ouvre ? Je n’ose !
Pas de chi­chis ? Mais… et si…
S’il y a des objets cas­sés,
C’est moi que vous allez accu­ser !
Pas for­cé­ment ?! Le doute n’allège mon souci,
Et cela me fait une belle main !
Bon, puis­que vous y tenez, enfin… »

En ouvrant le paquet, la lumière fut,
Le ciel s’ouvrit sur la tête,
Et l’ombre d’un ins­tant elle sut,
A tra­vers le voile céleste…
Puis le regard s’ouvrit et balaya,
Se retourna dans les flots et abî­mes de Gaïa.

« Alors, je le mets où, le paquet ?
Par ici ? Non, de l’autre côté ?! »

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Ins­piré de
Megalo-men : Zla­tan – Mou­rinho http://www.lejour­nal­de­per­sonne.com/2014/03/megalo-men-zla­tan-mou­rinho/

L’équipe de l’Être affronte l’Avoir.
Mes­sieurs dames, à vos bou­geoirs !
Cen­tre d’un être, un Avoir inter­cepte !
Lon­gue passe en avant,
Drib­ble de la Chaî­nette,
Petit pont sous la Disette,
Puis face à face avec l’Etant
Qui offre de la résis­tance,
Mais gêne l’arrière Quête,
Feinté par Appa­rence,
Et man­que de mar­quer…
Con­tre son pro­pre camp !
La gar­dienne et capi­taine Flamme
Inter­cepte et s’en va les remo­ti­ver :
« Haut les cœurs ! Au jeu de la vie,
Plu­sieurs che­mins en terre d’âme
Pour ne pas subir les Avoir ! »
Et l’Etant s’élance, passe à Ciel
Qui évite un tacle de Sans Espoir,
Drib­ble la Chaî­nette et Fiel,
Pour blo­quer face à Pré­si­dent.
Arrive à la res­cousse l’Aimant
Qui tire et… trouve le poteau de Néant,
Et Temps sif­fle sans fin la mi-temps !

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Ins­piré de
Sel­fi­so­loir http://www.infos­ce­na­rio­de­per­sonne.com/sel­fi­so­loir/

Aux urnes, citoyens,
importe peu votre bul­le­tin,
votre sort dans vos mains,
à cha­que jour son pain.

Aux urnes, cama­ra­des,
le papier ne bat la cha­made,
la cor­beille en fera fes­tin,
voies se tra­cent au quo­ti­dien.

Aux urnes, citoyens,
voyez-vous l’enclos ?
Vous est-il garanti demain ?
A cha­que cour(s) son flot.

Aux urnes, cama­ra­des,
plan­tons nou­vel­les grai­nes
dans le ter­reau fer­tile sous peine,
arro­sées par les sans gra­des.

© Pas­cal Lama­chère